Sélection de septembre – octobre 2017

Voici les livres que vous trouverez sur la table des nouveautés des mois de SEPTEMBRE et OCTOBRE

LA DISPARITION DE JOSEF MENGELEjpg_mengele.jpg
Auteur : Olivier Guez
Editeur : Grasset, 244 pages

PRIX RENAUDOT 2017

Plongeon dans l’horreur
 « Mengele ou l’histoire d’un homme sans scrupules à l’âme verrouillée, à l’idéologie mortifère ».
Ce livre retrace sous forme romanesque la vie du médecin fou d’Auschwitz après la seconde guerre mondiale.
En 1949, Josef Mengele a fui l’Europe et s’est installé à Buenos Aires, en Argentine où le dictateur Perón “a ouvert son pays à des milliers de nazis, de fascistes, de collabos, criminels de guerre invités à développer son pays (…) Buenos Aires est devenue la capitale des rebuts de l’ordre déchu”.
Aidé par sa riche famille et ses amis nazis, il se cache de planque en planque, de pays en pays, exerçant toutes sortes d’emplois sous de multiples identités.
Pourquoi un tel criminel de guerre nazi n’a-t-il pas été retrouvé et arrêté ? 
C’était bien sûr difficile et sa traque fut complexe : le Mossad, la RDA et la RFA se heurtèrent à la Realpolitik….
Lisez l’épilogue, c’est un texte remarquable, intense et terrible : “Méfiance, l’homme est une créature malléable. Il faut se méfier des hommes”.L’homme est un loup pour l’homme. Ce texte nous plonge dans la sidération.
Non, le mal n’est pas banal.

MA MERE, CETTE INCONNUEjpg_labro.jpg
Auteur : Philippe Labro
Editeur : Gallimard, 192 pages

Philippe Labro rend hommage à sa mère née au début du siècle dernier et morte à 99 ans.
Il tente de retracer son origine et sa jeunesse, passé mystérieux qu’elle a toujours caché à ses quatre fils.
Née d’une mère française, institutrice célibataire et d’un père noble polonais déjà marié, le comte Henrik de Slizien, Henriette appelée Netka fut placée en nourrice et abandonnée par ses parents. Elle eut la chance d’être aimée de sa nourrice, étudia le droit à Paris et tomba follement amoureuse de Jean Labro à 20 ans.
Philippe Labro retrace son histoire avec curiosité et tendresse.
Lisez cette d’histoire de filiation et d’amour, la résilience de Netka, la bâtarde qu’un époux honnête et tendre, épanouit et comble toute sa vie de femme et qu’un fils écrivain déjà mûr chérit.
La dernière phrase vous saisit : « Mais l’ai-je assez aimée ? »
Beaucoup de plaisir et d’émotion à lire ce récit.

UNE FRANCE SOUMISE, les voix du refus jpg_france.jpg
Auteur : sous la direction de l’historien Georges Bensoussan, en collaboration avec Charlotte Bonnet, Barbara Lefebvre, Laurence Marchand-Taillade et Caroline Valentin.
Editeur : Albin Michel, 664 pages

Ce gros pavé a nécessité une lecture attentive, ne serait-ce qu’en raison du nombre d’interventions.

Il se présente en deux parties principales : d’une part un recueil de témoignages sur le vif, recueillis auprès de différents acteurs du champ socio-éducatif et administratif ; suivi par des commentaires d’origines diverses : monde politique, journalistes, sociologues. Deux intervenants servent de caution arabe à l’ensemble (un écrivain palestinien, et une écrivaine algérienne vivant au Canada).
Son objectif : le réveil des consciences face à l’islamisation de la France.
Cet ouvrage présente à la fois des aspects irréfutables et discutables, selon Ida Papiernik :

 Irréfutables, les témoignages enregistrés sur le terrain : islamisation des “beurs”, manœuvres réussies d’intimidation, violence verbale, rejet de la culture française, rejet de vérités premières,…Sans parler de la lâcheté ou de la peur des représentants de l’état.

 Discutables, voire inacceptables, le flou géographique et temporel des témoignages : où, quand, …
Dans la zone de notes ? Pas vraiment. Ainsi, concernant la CMU, on définit le dispositif (p.639), mais sans plus. Donc, sans citer de chiffres probants.
Une infirmière, à la page 219 raconte : « Je me souviens d’un malade qui avait besoin d’un suivi strict… et qu’on a renvoyé chez lui avec des visites quotidiennes d’infirmier libéral, alors qu’un patient algérien dans la même situation est resté un an à la charge du service ». Sans douter de sa bonne foi, on peut néanmoins s’interroger sur la validité d’un tel témoignage (rien ne nous permet de mener une enquête auprès de l’hôpital concerné) : le médecin responsable lui a explicitement fourni l’information ?
Discutable aussi, l’anonymat de certains intervenants : à qui répondre ?
Discutable encore, le fait que ce « procès » se déroule sans modérateur.
Les premières réactions à la lecture de le livre sont claires : il rate en partie son objectif, car ce ne sont que des convaincus qui l’approuvent sans nuance.
(c.f. R. Bacquié, journal Le Monde)

LA CONJURATION DE GOTTINGENjpg_gotting-2.jpg
Auteur : Jérôme Legras
Editeur : Archipoche, 527 pages

Ce thriller haletant couvre la période 1900-1950 : il débute par le meurtre d’un bibliothécaire américain. Avant de mourir, celui-ci a eu la force de laisser un message : la lettre Epsilon, écrite avec son propre sang. Plus d’une fois au cours de son enquête menée en 1953, l’inspecteur Rumford se retrouve face à un inconnu bizarrement tatoué. Plus d’une fois, il croit perdre le fil… Plus d’une fois, il a du mal à rassembler des éléments si épars :le FBI, l’université de Göttingen, l’éclipse de lune de 1914 en Crimée,… sans parler des époux Rosenberg. L’auteur a pris le soin de préciser que tous les faits évoqués sont rigoureusement exacts, ce qui rend cette enquête d’autant plus passionnante.

LA VILLE SANS JUIFSjpg_La-ville-sans-Juifs.jpg
Auteur : Hugo Bettauer
Editeur : Belfond, 192 pages

Ce livre écrit en 1922 qui n’était, à l’époque, qu’une farce absurde et grinçante, apparaît comme une terrifiante profétie.

Mais au-delà, l’ambiguité du propos, semble démontrer le contraire du but recherché, à savoir, conforte les thèses nazis qui disent que les juifs détiennent tous les rouages importants de la vie économique et que lorsqu’ils sont partis, rien ne va plus.

MISCHLING jpg_misch.jpg
Auteur : Affinity K
Editeur : Actes Sud, 365 pages

Quand Pearl et Stasha, 2 jumelles de sang-mêlé arrivent à Auschwitz, elles sont directement conduites au “zoo” de l'”oncle” Mengele pour ses expériences.

Stasha seule survit à ces attrocités et après la libération n’a de cesse de retrouver leur tortionnaire pour l’éxécuter.

Yiddish Folktalesjpg_419d65nqUZL._SX314_BO1_204_203_200_-2.jpg
Auteur : Béatrice Weinreich
Editeur : Schocken Books Inc, 448 pages

Recueil d’histoires et de contes juifs, en anglais, rassemblés aux 19ème et 20ème siècles dans l’Europe de l’Est, traduits en anglais par les services de l’YVO, Institute for Jewish Research à New York. Il est constitué de sept parties:
Contes allégoriques
Contes pour enfants
Contes de fées

Lisez les numéros 29 sur la sagesse des tsadikim , le 32: Cendrillon chez les rabbins, le 33 sur les démons,le35 sur l’absurde, le numéro37 : la belle au bois dormant chez les juifs.
Les contes pieux
 Avec une morale juive.
Les histoires drôles
Dès la page 201, Schlemiels, bandits, idiots, habitants de Khelm.
Je vous conseille les pages 179,211,216,222.
Légendes: les sages et les méchants
a) le pouvoir merveilleux des grands rabbins (page 269) : tsadikim et hassidim.
b) légendes bibliques
Lire le numéro119: Un miracle.
c) légendes dans le siècle:
Nicolas1er de Russie numéro142.
Contes surnaturels
(Dès la page 323), Elfs, dibbouks, fantômes, golems.
Lire le numéro163, très poétique

En conclusion:
Tout lire est bien long mais choisissez votre thème préféré et régalez-vous!!

et les livres précédemment recommandés restent toujours à votre disposition
cliquez sur le lien pour y accéder:

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