Sélection de mars – avril 2018
Voici les livres que vous trouverez sur la table des nouveautés des mois de mars et avril
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Auteur : Paul Auster
Editeur : Actes Sud, 1013 pages
Ou comment parler d’un tel monument en quelques lignes !
Première difficulté : tenir ce livre en lisant au lit !
Deuxième difficulté : ne pas se précipiter pour avancer trop vite dans ce texte : il est si riche, si foisonnant, si bien écrit (et bien traduit), qu’il faut prendre son temps pour le savourer.
Auster nous fait voyager dans l’Amérique des années 1950 à 1970, au cours desquelles la jeunesse américaine a été confrontée à des guerres, à l’assassinat de Kennedy, à la remise en cause de certains dogmes sociétaux,…
Son personnage principal se nomme Ferguson. Nous vous laissons découvrir l’origine cocasse de ce nom qui n’a rien de juif… Réfléchissant sur son travail de conteur, Auster imagine Ferguson vivant quatre vies plausibles. Au cours de ces quatre vies, le jeune Archie Ferguson et ses doubles auront des vies passionnantes parfois compliquées. Ils pourront compter sur l’amour indéfectible de leur mère. Ils connaîtront des expériences amoureuses bi et homo de toute sorte. Ils suivront des études littéraires passionnantes, et auront des professeurs souvent brillants… Le tout en s’impliquant dans la vie de la société.
Auster se livre à nous, lecteurs, avec sincérité. C’est finalement une sorte d’introspection qui se joue des codes du roman.
Magnifique
Dernières nouvelles des bolcheviks
Auteur : Philippe Videlier
Editeur : Gallimard, 224 pages
Quatorze nouvelles – émouvantes, tragiques ou drôles – qui racontent la Russie de l’époque soviétique et les événements ou les acteurs majeurs de la révolution.
L’auteur allie la précision documentaire et une discrète férocité de ton, qui confère à ces nouvelles un charme particulier.
Il a inventé un genre, le roman d’histoire : conter la vérité comme si c’était une fiction.
Une petite ville nazie
Auteur : William S. Allen
Editeur : Texto, 2016, 414 pages
Cette réédition d’un ouvrage paru en 1967 et souvent réédité n’a pas perdu de sa force.
A partir des archives de la petite ville de Thalburg (Hesse), ainsi que d’interviews menés après la guerre, Allen nous fait comprendre « comment cela a été possible ». Sans épuiser totalement le sujet, il montre que les profondes fractures sociales, les haines politiques, les échecs de la République de Weimar ont abouti à la prise du pouvoir des nazis dans cette petite ville tranquille. La bourgeoisie, dans sa haine des socialistes, a préféré s’allier avec le diable, sans comprendre qu’elle serait dévorée à son tour. Les ouvriers, majoritairement affiliés au SPD, n’étaient pas en mesure de mener un combat idéologique violent. Le SPD lui-même, qui aurait pourtant pu se flatter de tout le travail social accompli, n’a pas su répliquer aux arguments fallacieux. Il a dû faire face à une violence inouie, à des agressions physiques, à une propagande éhontée. La municipalité, par sa lâcheté, a d’abord encouragé le NSDAP, avant d’y adhérer. La pression étant dès lors trop forte et la peur aidant, les nazis ont pris le pouvoir dans cette petite bourgade si tranquille.
Pour les amateurs d’Histoire
La passeuse
Auteur : Michaël PRAZAN
Editeur : Grasset , 310 pages
Ce livre, qui se lit comme un roman, est un document sur la vie du père de l’auteur, Bernard PRAZAN né à Paris en 1935 de parents juifs. Celui-ci, enfant caché pendant la seconde guerre mondiale , s’est retrouvé en zone libre grâce aux services d’une « passeuse » devenue légendairement la passeuse des Aubrais.
Le livre comporte 2 parties contradictoires :
– La première retranscrit les souvenirs de Bernard Prazan enfant, persuadé que la passeuse collaborait avec la gestapo. Il évoque le début de la guerre, les rafles de Paris, dont celle de sa mère, le départ de son père et la mort qui les attendait à Auschwitz.
La seconde. est la version de la passeuse retrouvée par l’auteur. Elle a sauvé les enfants d’une mort certaine et sera ensuite déportée à Auschwitz-Birkenau, Mauthausen, puis Ravensbrück, dénoncée par Pierre Lussac le « Gestapache », faux passeur fortement monnayé par les victimes avant de les livrer à la Gestapo. Pierre Lussac sera arrêté et condamné en 1946.
Les 2 points de vue sont passionnants et nous tiennent en haleine tout au long du livre.
Retour à Séfarad
Auteur : Pierre Assouline
Editeur : Gallimard, 448 pages
Quand la loi sur le retour des juifs est votée en Espagne, l’auteur fait la demande de naturalisation espagnole.
C’est le moment pour lui de dérouler l’histoire des juifs avant 1492, date de l’expulsion … et d’aller à la rencontre de l’Espagne actuelle.
Palpitant roman d’aventures à travers un des plus attachants pays d’Europe. Et, en filigrane, une réflexion sur l’identité.
Esther
Auteur : Sharon E. Mc Kay
Editeur :Ecole des Loisirs, 384 pages
Esther dépeint l’histoire remarquable d Esther Brandeau.
Au XVIII ème siècle, Esther, une jeune juive suite à un naufrage, se trouve séparée de sa famille.
En même temps elle échappe à un mariage arrangé avec un homme âgé.
Elle finit par s’habiller en garçon et à changer d’identité, ce qui la met à l’abri des dangers qui pouraient survenir sur les routes.
Dans son périple, elle traverse l’océan et arrive au Québec où les juifs sont “Personna non grata”….
Ce livre est un roman jeunesse pour les 12 à 16 ans.
et les livres précédemment recommandés restent toujours à votre disposition
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