Les livres de mars et avril
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Le pape et la matriarche – Histoire secrète des relations entre Israël et le Vatican
Michaël Darmon
Éditions Passés composés, 216 pages
A partir de la première rencontre entre un Pape – Paul VI – et un chef d’Etat israélien – Golda Meir, le 16 janvier 1973, Michaël Darmon présente de manière synthétique et captivante l’évolution des relations du Vatican avec les Juifs et Israël, de Pie X au Pape François. Comment le Vatican qui n’a jamais reconnu le mouvement sioniste, et qui qualifiait les Juifs de peuple déicide, parvint-il au Concile Vatican II et finit par reconnaître l’Etat d’Israël en 1993 ? On saisit l’importance des rôles de Jean XXIII et de Paul VI, et que c’est bien pour poursuivre leur œuvre de dialogue interreligieux, que le cardinal polonais Karol Wojtyla choisit d’adopter, lors de son élection papale, chacun de leurs noms de pape – Jean-Paul II.
De plus, en révélant des détails sur l’attentat – heureusement déjoué – contre Golda Meir lors de sa venue au Vatican, le journaliste montre combien les collaborations entre le Mossad, les services secrets du Vatican et de l’Etat italien, ainsi que de la CIA contribuèrent aussi à modifier les rapports du Vatican avec le monde juif : le Mossad joua un rôle clé dans l’enquête sur la tentative d’assassinat de Jean-Paul II, en 1981.
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Ce que j’ai vu à Auschwitz – Les cahiers d’Alter
Alter Fajnzylberg
Seuil, 384 pages
C’est le témoignage d’un juif polonais militant communiste.
En 1937, il s’engage dans les Brigades internationales en Espagne. Interné par la suite dans plusieurs camps du sud de la France puis arrêté en 1941 à Paris, il fait partie du premier convoi parti de Drancy pour Auschwitz, le 27 mars 1941.
En 1946 il a consigné en polonais, dans des cahiers ce qu’il avait vu et vécu à Auschwitz de 1942 à 1945 lorsqu’il faisait partie du Sonderkommando.
Après son décès, son fils a retrouvé ces cahiers dans une boîte à chaussures, les a fait traduire et les contextualiser avec l’aide de l’historien Alban Perrin.
Livres recommandés en janv – fév 2025
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Guerrière de la paix : Juifs et Musulmans, quand les femmes engagent le dialogue
Hanna Assouline
Seuil, 144 pages
Jeune documentariste française, militante féministe, Hanna Assouline, juive d’origine sépharade est présidente fondatrice du mouvement des femmes : “Les Guerrières de la Paix”. Réunissant des femmes de toutes origines, cette association mène ce combat : relayer en France mais aussi à travers le monde la voix des femmes qui luttent pour la justice et la paix.
Très concernée par le conflit au Proche-Orient, qui a des conséquences néfastes en France sur les relations entre les Musulmans et les Juifs, l’auteure insiste sur la nécessité de ne pas se battre pour son clan. La vraie solidarité avec les Israéliens et les Palestiniens consiste à soutenir les nombreuses voix pacifistes qui existent dans les sociétés civiles de Palestine et d’ Israël et à se battre pour la justice, l’autodétermination et la sécurité de ces deux peuples.
Écrit au fil de la plume, un ouvrage salutaire et vivifiant en ces temps difficiles.
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Rendez-vous avec la mort
Salomon Ickovic
Flammarion, 320 pages
Salomon Ickovic est né en 1911 dans une province du royaume de Hongrie qui intègrera bientôt la Tchécoslovaquie.
Très jeune, comme tant de jeunes juifs d’origine modeste, il adhère au Parti Communiste Tchèque et s’engage dans une vie de combattant.
En 1937 il intègre dans les Brigades Internationales pendant la guerre d’Espagne.
Dès le début de la guerre de 39/45, il rejoint les FTP-MOÏ et mène des actions risquées en France et en Allemagne.
Ni les arrestations, ni les tentatives de déportation auxquelles il réchappe n’ont jamais pu entamer sa détermination.
Il est très rare de lire des Mémoires de première main de résistants communistes. Ceux-ci sont inédits.
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Deux Filles Nues
Luz
Albin Michel, 196 pages
Raconter l’histoire à travers l’itinéraire d’un tableau – Deux filles nues – peint par le peintre allemand Otto Mueller en 1919, dans une forêt berlinoise : tel a été l’objectif de cette BD du dessinateur Luz.
Comme l’écrit parfaitement Rita Kersting – directrice adjointe du musée Ludwig de Cologne – dans la postface de l’ouvrage, l’histoire de cette toile raconte « ce qu’ont vécu et subi ses propriétaires, les endroits où elle a fait escale bon gré mal fré, et la façon dont elle est devenue in fine le témoin de l’expulsion, de la spoliation et de l’assassinat des Juifs européens par les nazis. ».
En 1925, Ismar Littmann, avocat allemand de confession juive, passionné d’art moderne, achète ce tableau. Exclu de la fonction publique et de l’ordre des avocats par le Reich, criblé de dettes, Littmann se suicide en 1934. Le tableau des Deux filles nues est alors confié à la maison de ventes berlinoise Max Perl, mais il est confisqué par les Nazis avant sa vente, envoyé à la Nationalgalerie de Berlin, et fera partie des toiles de l’exposition nazie sur l’ «Art dégénéré ». En 1940, vendue aux enchères, en Suisse, à un marchand d’art, la toile est rapidement revendue à un riche amateur d’art qui fera don de sa collection à la ville de Cologne. Dès 1961, l’une des filles de Littmann fait une demande de restitution du tableau, mais ce n’est qu’en 1999 qu’elle obtient gain de cause : elle le vendra toutefois au musée Ludwig de Cologne qui souhaitait le conserver.
En annexe du livre, la postface, la chronologie et les biographies des différents protagonistes de la BD apportent un éclairage et des précisions déterminantes : il est intéressant de s’y référer au cours de la lecture.
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La visite au Struthof, camp méconnu
Yaël Hassan et Marc Lizano
Nathan, 96 pages
Struthof fut le seul camp de concentration nazi implanté sur le sol français, en Alsace, sur le mont Louise. Doté d’une chambre à gaz, il fonctionnera de mai 1941 à septembre 1944 date à laquelle ses internés – principalement des résistants et des prisonniers de guerre – furent transférés au camp de Dachau.
Les auteurs de cette bande-dessinée – initialement destinée à de jeunes adolescents- ont imaginé une histoire permettant de transmettre l’essentiel à savoir sur ce camp. La classe de 3e d’un collège alsacien doit réaliser un travail de recherche sur un réseau de jeunes résistants, avant d’effectuer une visite au Camp de Struthof. Le professeur demande à ses élèves de trouver une personne, parmi leurs proches, pour le seconder lors de la visite. Le jeune Simon fait alors appel à Rose, sa grand-mère, née dans les années 1950, et c’est un pan de l’histoire familiale qui se révèle à lui, à travers un journal intime rédigé pendant la guerre par la mère de Rose : l’exode de 1939, le retour, un an plus tard, dans une Alsace occupée par les Nazis qui interdisaient même l’emploi du français, les autodafés, et les actes de résistance des uns et des autres, notamment du frère de Rose qui périra à Struthof.
Parsemé d’extraits édifiants de témoignages laissés par d’anciens détenus de ce sinistre camp, ce livre – intergénérationnel – constitue une véritable visite de Struthof.
Dès 9 ans.