Les deux arbres de l’Éden par François ARDEVEN
Pour ce nouveau cycle, nous « régresserons » , de Chemot à Berechit (de l’Exode à la Genèse) en étudiant la structure édénique : des herbes, un homme et une femme, un reptile, des arbres –deux– celui de la connaissance (du bien et du mal) ; celui de la vie protégé par un séraphin.
Le premier dit qu’il ne faut rien savoir du bien et du mal, que la pulsion « d’aller voir », souvent absolument parallèle à celle de désirer, est prohibée. La Torah y dit le tabou ou y suggère une économique des pulsions, comme le pensera le Maharal de Prague (Rabi Loeb.1512–1609).
Quant au second, celui de la vie, peut-être est-il l’archétype de tous les archétypes ?
Et l’interdit biblique autour de l’arbre de la connaissance du bien et du
mal est-il, strictement, un point d’interdit par où l’homme commence ?
A rebours des Lumières du savoir (Gen 2,16-17. Et quel mystère recèle le verset d’après ?)
On a beaucoup tardé avant d’évoquer Maître serpent. Contrainte du texte et du midrach, il fallait en passer par la distinction que la bible impose aux genres : la femme –la seule à parler et c’est pourquoi le serpent lui parle– étant l’homme désirant l’humain. Nous y voici. Le mot qui dirigera l’étude est le mot Erom, nu, qui veut dire aussi sournois. On peut être naïf et sournois en même temps ? On peut être nu et que cette nudité ne soit pas la vérité ?
Et si le serpent disait vrai…
Et encore, en s'adressant à l'homme pour lui donner à manger. Parole de bénédiction où, enfin, il ose lancer son « sujet » entre la création de l'homme et de la femme. Eve est plus bavarde, mais sa première langue est de « vît-père ». Adam est silencieux longtemps.
Pourquoi le premier échange humain-divin est-il de honte ?
Comme toujours, le midrach est pratique de la liberté : Il est fait en sorte que chaque cours ait une certaine autonomie et qu’on puisse, un dimanche, ne pas venir sans s’en sentir « coupable ».
La connaissance de l’hébreu n’est pas indispensable, même si, elle est appréciée.