Ceux qui ne sont pas…
Lors de la première leçon de l’UPop Medem(1) du 15 février dernier, au Centre Medem, l’historien Michel ABITBOL rappelait la différence entre mythe et dogme.
Chaque nation, chaque peuple construit le récit mythique de ses origines mais seuls les dogmatiques, les fondamentalistes, les idolâtres croient à ce récit au point de le placer au-dessus de l’humain.
Ceux qui ne sont pas Charlie-Juifs-policiers, ne sont pas tous antisémites, racistes, antidémocrates mais ils ont tous de mauvaises raisons.
Ils ont pu penser que c’est un mauvais journal ou que défiler avec Sarkozy, Hollande ou
Netanyahou est contraire à leurs options politiques, à leurs prises de position dogmatiques, voire un acte stigmatisant.(2) Se faisant, ils se sont exclus des millions d’individus indignés devant ces meurtres antisémites, racistes, antirépublicains, ces millions de gens qui
rendaient hommage aux dix-sept victimes de la folie meurtrière des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, qui disaient non à la terreur, oui à la liberté.
Cette liberté c’est celle de croire ou de ne pas croire, celle de pouvoir discuter n’importe quel texte, celle qui pense que la loi des hommes, construite par des hommes pour vivre ensemble, passe avant une soi-disant loi divine.
Contre le dogmatisme, nos outils sont l’éducation et la culture.
Ce sont ceux-là que le Centre Medem met en place et propose à ses adhérents et au public, dans ses conférences du mardi, ses cafés-histoire du samedi et ses spectacles, ses ateliers.
Le programme des mois de mars et avril, élaboré par la Commission culture du Centre est, à cet égard, particulièrement impressionnant.
C’est aussi l’aboutissement de trois ou quatre gros projets.
En particulier, celui de l’UPop Medem avec le cycle sur la Lecture laïque des temps juifs du 12 au 26 mars ; celui de la fête de Pourim avec la pièce Esterl mayn libè, projet soutenu par le Collectif Pourim Shpil ; celui de l’édition de La méguilla d’Itsik, superbe livre bilingue
illustré d’aquarelles et accompagné d’un spectacle pour le lancement ; le cycle sur les Langues juives du 1er au15 avril, qui s’inscrit dans le projet du CLCJ (3), et enfin l’exposition sur le CAJ qui sera accrochée le 19 avril 2015 à 14h, à la Mairie du Xème arrondissement, lors de la commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie.
Sans oublier les Élections israéliennes en direct et le débat sur l’économie organisé avec
Daniel COHEN.
Contre la peur et l’obscurantisme, « libres, debout, ensemble ».(4)
En espérant vous voir toujours aussi nombreux.
Président du Centre Medem-Arbeter Ring
2. Certains ont refusé de manifester par souci de ne pas produire un geste « islamophobe ».
Le terme « islamophobie » est un terme détestable inventé de façon militante pour qualifier en Iran les femmes refusant de porter le voile et ceux qui les soutiennent.
Introduit en France en 1998 par Tarik Ramadan, il permet de faire passer toute critique de l’Islam ou de l’islamisme pour du racisme. « Il y a, bien sûr, du racisme antimusulmans, écrit Caroline Fourest.
Mais l’islamophobie est dénoncée, dans l’arène internationale et notamment à l’ONU, par des pays qui s’insurgent contre les caricatures de Charlie Hebdo et qui veulent pénaliser le blasphème.
Ils veulent en réalité empêcher la libre critique de l’intégrisme et des religions. ».
3. Centre des Langues et des Cultures Juives
4 Titre de l’éditorial du Monde daté du 9 janvier