Les livres de juin 2019

UNITE 8200

Dov Alfon

éd. Liana Levi, 385 pages

Ancien officier des services de renseignements israéliens, l’auteur est bien placé pour nous conter les rebondissements multiples de cette narration dans laquelle la police française et les services secrets se retrouvent à collaborer ensemble. Une bonne dizaine de meurtres plus tard, l’affaire est résolue, grâce à la sagacité d’un commandant israélien, bien sûr!

Action pleine de rebondissements, de retournements de situation, d’exotisme (nous n’en dirons pas plus), bref : bonne lecture de vacances.

LES INSOUCIANTS

Peter Behrens

Ed. Philippe Rey, 496 pages

Ce roman raconte l’histoire de deux familles dont l’une, celle de Billy Lang, est le skipper de l’autre, les von Weinberenner (riche baron juif allemand).Les liens sont très forts entre les deux familles, mais complexes entre les deux enfants. Leur amitié, puis leur amour est un long chassé croisé émaillé de RV manqués et de retrouvailles.

Mais leur apparente “insouciance” ne résistera pas à l’ambiance oppressante de l’Allemagne de l’entre-deux guerres…

UN FILS DE L’AMERIQUE

Nelson Algren

10/18, 379 pages

Ecrivain très engagé, ami des existentialistes parisiens, Algren a mis en scène les exclus du rêve américain. Selon ce mythe, tout homme qui veut s’en sortir peut “réussir” en Amérique.

Algren n’a cessé de montrer le revers de la médaille : dans ce roman, le fils de l’Amérique se nomme Cass. Sa vie d’enfant pauvre ne lui laisse aucune chance de s’en sortir. Il ne fait jamais le bon choix et cela le conduira en prison. Même en amour, sa naïveté le dessert…”Toutes les facultés qui auraient pu lui permettre de voir plus loin que le bout de son nez s’étaient émoussées… “page 340).

Algren , avec son réalisme désespéré, ses descriptions minutieuses de la misère, de la crasse, nous force à voir la réalité américaine en face. Dur, dur!

OÙ VIVRE

Carole Zalberg

Grasset, 144 pages

A travers leurs voix recomposées par Marie, née en France dans les années 60, les membres d’une famille juive polonaise relatent leur installation en Israël après la guerre.  

Au long des décennies in-tranquilles, les générations nouvelles venues dans l’État juif puis celles qui y sont nées expriment leurs attentes et leurs déceptions, au fil d’un quotidien à jamais hanté par la Shoah. C’est cette fin d’un monde que les plus âgés ont voulu surmonter en construisant un lieu sûr. C’est elle que les plus jeunes veulent empêcher de se reproduire en acceptant avec plus ou moins d’évidence les épreuves que leur pays ne cesse d’imposer.

De l’après-guerre à nos jours, l’exil des uns et les questionnements de la famille restée en France se répondent, tissant des liens indéfectibles.  Leurs voix se mêlent pour dire avec puissance une destinée familiale complexe et vitale qui est aussi une magnifique plongée dans les paradoxes de l’État d’Israël, autour de la question des pionniers, de leurs rêves, de leurs déceptions.

Ce beau récit devrait trouver un écho chez le lecteur qui, a un moment ou un autre, s’est posé la question de l’installation ou pas en Israël et des relations avec les membres de sa famille qui ont fait ce choix.

LA GOUTEUSE D’HITLER

Rosella Postorino

Albin Michel, 384 pages

Pour ce qui me concerne, ce livre est une imposture… La sévérité de mon jugement va de pair avec l’agacement qui a accompagné ma lecture.

Basé sur le témoignage de Margot Wölk, la dernière goûteuse d’Hitler morte avant d’avoir pu rencontrer l’auteure, celle-ci raconte le quotidien de la population allemande vivant tout près de “la tannière du Loup”. En particulier celle de ces femmes recrutées afin de goûter les plats servis à Hitler. Parmi elles, une Berlinoise, Rosa, vivant chez ses beaux-parents. La proximité du prénom de l’auteure, Rosella, avec celui de son héroïne, laisse à penser qu’elle s’est mise dans la peau de Margot Wölk. Hélas, ni ses sentiments ambigus, ni ses relations avec ses compagnes, ni son attitude à l’égard de l’officier allemand qui la courtise ne nous semblent bien analysés : c’est du roman Arlequin! ou Nous Deux, si vous préférez!

L’arrière-plan est tout aussi superficiel, sans parler d’un manque de style affligeant.

En dépit des éloges des lecteurs de Babelio (tant mieux s’ils ont pris plaisir à le lire), je suis très réservée quant à  la qualité littéraire de ce roman.

“NON, NOUS NE SOMMES PAS UN PEUPLE ELU!” :

sionisme et antisémitisme dans les années trente; la doctrine du Bund polonais dans les textes,

éd. Acratie, 173 pages

Ce recueil de textes rassemble des extraits de discours ou de livres des principaux penseurs et théoriciens du BUND.

Les années ayant passé, certains propos virulents semblent totalement dépassés. Cependant, on peut ainsi comprendre la bataille idéologique qui s’est jouée entre sionistes et bundistes. Les sionistes ont gagné la bataille, mais certains arguments bundistes sont encore d’actualité.

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